Charles René Louis LACOUR du RATELET (1793 – 1871)

Dans le cimetière de Saint Hilaire les Andrésis, un enclos de fer forgé isole trois tombes et un cénotaphe du commun des mortels. L’une des tombes est celle de Charles René Louis Lacour du Ratelet, 22/02/1793 – 04/02/1871, « chevalier de la Légion d’Honneur du premier empire. Conseiller général du Loiret »

Charles Lacour nait le 22 février 1793 à Luxembourg, alors situé dans l’éphémère département des Forêts[1] (cité sur son acte de mariage). Sa mère, Christine Broussouze, veuve lorsque Charles a 6 ans, se remarie et vient s’installer à Paris.

Le 24 octobre 1812, Charles s’enrôle dans l’armée de Napoléon. Son dossier militaire le décrit comme haut d’un mètre soixante-six, les cheveux châtains et les yeux bleus, le visage marqué de petite vérole. Il fera les campagnes de 1813 en Saxe, de 1814 et 1815 en France. Lancier d’élite, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur par décret du 5 avril 1814 en qualité d’ancien sous-lieutenant (annuaire de la Légion d’honneur 1852, page 406).

De retour à la vie civile, Charles Lacour exerce un petit emploi au ministère des finances. Très tôt veuf, il se remarie le 20 août 1822 à Sens avec Geneviève Adélaïde Miger, 22 ans. La mère de celle-ci, Anne Marguerite Adélaïde Charier, veuve, se remarie en 1804 avec Mr Lorne, négociant en gros de sel de Sens.

Mr Lorne étant fortuné, c’est Geneviève Miger qui achète, après son mariage, entre autres avec sa dot, le Château du Ratelet à Saint Hilaire les Andrésis, où le couple s’établit. Charles René Louis s’appelle dorénavant Lacour du Ratelet. Le couple aura en 1824 un fils unique, Charles Eugène.

Le 3 avril 1826, Charles Lacour du Ratelet, nommé par le sous-préfet du Loiret, est installé dans ses fonctions de maire de Saint Hilaire les Andrésis (archives municipales de Saint Hilaire les Andrésis). Il prête serment d’être fidèle au Roi, d’obéir à la charte constitutionnelle et aux lois du Royaume. Il restera maire huit ans, jusqu’au 10 Mai 1834 où il démissionne car « les soins à donner à l’éducation de (son) fils ne lui permettent plus de remplir les fonctions (de maire) ».

Dans l’intervalle, en Juillet 1830 le roi Charles X est remplacé par Louis Philippe.

Le 15 août 1830, Charles Lacour du Ratelet, venu à Paris présenter ses hommages au lieutenant général du Royaume, a l’honneur d’être reçu par le Roi (le Courrier français, 17 août 1830. gallica.bnf.fr). Le 19 septembre 1830, il convoque le conseil municipal en session extraordinaire pour que tous prêtent serment selon les termes de la Loi du 31 août prescrivant aux fonctionnaires publics de jurer fidélité au Roi des Français, obéissance à la charte constitutionnelle et aux Lois du Royaume.

Après 1834, déchargé de ses obligations de maire, Charles Lacour du Ratelet, propriétaire cultivateur, continue à s’intéresser aux progrès de l’agriculture, et en particulier à l’enseignement agricole comme en attestent sa présence active au Congrès Central d’Agriculture en 1844 (Journal d’agriculture pratique de Jardinage, 1844 p 472. gallica.bnf.fr) et l’analyse de ses idées au Congrès de la Société Agricole des Landes en 1846 (gallica.bnf.fr). « Le gouvernement devrait se borner provisoirement, pour ce qui est du haut enseignement agricole, aux instituts existants… en attendant que l’accroissement du nombre d’élèves en fasse reconnaître l’urgence. Pour l’enseignement de second ordre, c’est-à-dire plus pratique que théorique, outre les fermes modèles déjà fondées, des professeurs de sciences agricoles, dont les cours seraient publics, pourraient se voir attachés à chaque école normale des instituteurs primaires… A ces éléments de succès, le gouvernement pourrait être invité à fonder, pour la petite culture principalement, des prix d’une importance assez grande pour engager les cultivateurs à faire des essais, à sortir de l’ornière de la routine locale…faire participer les cultivateurs du sol aux récompenses honorifiques nationales largement accordées à d’autres mérites plus brillants, quelquefois moins utiles, jamais plus honorables. » Charles Lacour du Ratelet demande la publicité des cours « afin de populariser la science et d’en étendre le bienfait aux générations déjà adultes au moment de l’institution ».

Le 12 octobre 1862, son fils Charles Eugène meurt de dysenterie lors d’un voyage d’agrément en Asie du Sud Est

En 1863, Charles Lacour est élu membre du Conseil Général du Loiret.

Il meurt le 4 février 1871 en son château du Ratelet. Les trois tombes du cimetière de Saint Hilaire sont la sienne, celle de son épouse (décédée en 1873) et celle de sa mère (décédée en 1837). Le cénotaphe est dédié à son fils.


[1] Le département des Forêts a existé du 1er octobre 1795 au 30 mai 1814, date de l’abdication de Napoléon Ier et de l’occupation alliée. Il comportait une grande partie de l’actuel Grand-Duché du Luxembourg.

Article publié dans le bulletin Epona n°51.


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