Maurice Midol (1895 – 1980) Directeur de journal, collaborateur, historien local
Maurice Midol nait le 6 Juin 1895 à Auch où son père exerce le métier de fondé de pouvoirs à la trésorerie générale. C’est d’ailleurs pour les besoins de cette profession que la famille, originaire de Montargis où le grand père Constant Midol, chevalier du mérite agricole en 1900, est jardinier en chef de la ville, habite dans le Gers.
Maurice est l’ainé d’une fratrie dont un membre, Henri, né en 1903, ingénieur, sera fusillé en 1944 par les allemands pour faits de résistance. Nous verrons que ce n’est pas le chemin qu’empruntera Maurice.
Le 30 septembre 1914 il s’engage pour la durée de la guerre. Blessé par balle à l’avant-bras gauche le 28 février 1915, il en gardera des séquelles (lésion du nerf médian, impotence fonctionnelle de la main gauche).
Le 14 février 1920 Maurice épouse Marcelle Holzinger à Montargis. Elle est la fille d’un typographe et une de ses sœurs, Yvonne, a épousé en 1912 Charles Charreyre, directeur du journal « Le Gâtinais ». Celui-ci s’adjoint Maurice puis, en 1930, lui confie les rênes du journal. Le voilà lancé dans l’imprimerie et le journalisme.
Ambitieux, il s’investit dès 1930 dans le syndicat de la presse hebdomadaire française dont le président est Henri Frémont, directeur du « Bulletin Meusien ». Il devient rapidement secrétaire adjoint puis secrétaire de ce syndicat.
En 1938, il est décoré de la Légion d’Honneur avec grade de chevalier pour « 25 ans de pratique professionnelle et de service militaire de guerre. Une blessure de guerre, réformé 40p100. » J.O. 3 Avril 1938.

Son épouse décède en 1939 et il se remarie la même année à Paris. Eugène Frot, député du Loiret et ancien ministre, est son témoin.
Dès l’établissement de l’Etat Français, une forte pression est exercée sur la presse et en particulier sur la presse régionale pour relayer les positions de Vichy. Si certains renâclent et ne fournissent qu’un « service minimum », ce n’est pas le cas du Gâtinais qui emboîte le pas avec enthousiasme au régime en place, comme le montre par exemple ce bandeau du journal le 6 janvier 1944.

Depuis la Loi de décembre 1940 portant réorganisation des corps municipaux, les maires et conseillers municipaux ne sont plus élus, mais désignés par le pouvoir. Ainsi Maurice Midol est-il nommé adjoint au maire de Montargis (J.O. 14 Juin 1941).
Ses activités pendant le régime de Vichy lui vaudront à la libération un procès et une condamnation rapportée dans le Libérateur de la Région du Gâtinais le 19 octobre 1945 : « indignité nationale à vie, interdiction de séjour et confiscation des trois quarts de ses biens. ».

Arrêté par la gendarmerie de Montargis, Maurice Midol est incarcéré au camp de Pithiviers le 12 septembre 1944. Il y restera un an, libéré le 11 septembre 1945. Il déclare se retirer à Paris, probablement du fait de son interdiction de séjour dans le Loiret.
Lors de son incarcération, il avait déposé au commandant du camp la somme de 45860 F, sur laquelle il préleva 500F tous les mois. A la fin de son séjour, après solde des différents dûs, il lui reste 26 960 F. L’inspecteur de l’Enregistrement, des domaines et du timbre demande que cette somme soit versée au compte courant de M Midol, alors sous le contrôle de l’administration, du fait de la confiscation de ses biens.


Il semble que ce jugement n’ait pas été complètement exécuté puisqu’on retrouve en 1951 « L’Imprimerie du « Gâtinais », propriété personnelle de M. Maurice Midol, dont le siège social est à Montargis, 56, avenue du Général-de-Gaulle, inscrite au registre du commerce de Montargis-sous le n° 5440 » (Etudes de presse 15/7/1951 p110)
Dans ses années d’après-guerre, Maurice Midol s’investit de plus en plus dans la Société d’émulation de l’arrondissement de Montargis, et publie très régulièrement des articles d’histoire locale en particulier dans les années 1970 -1977 (exemple : 1970 conférence sur Aristide Bruant, 1970 série d’exposés sur Mirabeau ; 1971 : les brigands de la bande D’Orgères ; 1972 : un poète peu connu : Georges Bannerot ; 1973 additifs aux chartes de Charles VII ; 1974 état de dépenses d’un curé de campagne en Gâtinais en 1868 ; 1975 Victor Hugo à Montargis ;1976 des volontaires de 1793 désignés par tirage au sort ; 1976 une lettre humoristique de Voltaire ; 1977 : émeutes Montargis 1817 ; 1977 : une distribution de prix au collège de Montargis).
Sa famille avait longtemps été impliquée dans cette association. Ainsi, le 8 Juillet 1924 le père de Maurice, Constant Midol, secrétaire de la Société, y fait entrer son fils Henri, apprenti ingénieur.
Maurice Midol est décédé le 4 juillet 1980 à Montargis où il est enterré.
Les collaborateurs du journal :
Outre le rédacteur Georges Faisy, condamné par la chambre civique en même temps que Maurice Midol, d’autres correspondants du journal ont eu maille à partir avec la justice : Robert Moreau, correspondant du Gâtinais à Pithiviers : 15 ans d’indignité nationale (Le Franc-Tireur du Centre 22 mars 1945) ; Renée Veyssières, 67 ans, ex employée du journal Le Gâtinais : 15 ans d’indignité nationale et 5 ans d’interdiction de séjour dans le Loiret (le libérateur de la région du Gâtinais, 30 novembre 1945).
Georges André Lagneau, pharmacien, collaborateur
Georges André Lagneau est né en 1884 à Charleville-Mézières. En 1902, il s’engage dans l’armée pour poursuivre des études de pharmacie au service de santé des armées. Il part en Algérie de 1909 à 1911 puis au Maroc de 1911 à 1919 (fiche matricule). Il se marie au Maroc en 1915 avec Clémence Louis Maret. Ils divorceront en 1949.
Il est nommé chevalier de la légion d’honneur en 1923, officier en 1939. Il perdra cette décoration en 1945

Pendant l’occupation, fervent partisan des occupants, il participera à la mise sous séquestre de biens par ordre de l’occupant, biens dont il profitera sans vergogne.
Le 22 septembre 1944 il est amené au camp de Pithiviers par la gendarmerie de Montargis. De là, il sera transféré à la maison d’arrêt d’Orléans


En novembre 1945, il est gracié par l’entremise du ministre de la Justice

En 1950, il se remarie à Charleville Mézière.
Georges André Lagneau est mort à 100 ans le 8 mai 1984 à Antibes.
Cet article a été publié en partie dans le bulletin N°53 de l’association Epona.

Laisser un commentaire